Prendre des mesures qui leur permettront de rentabiliser avant de revendre, voilà l’image bien ancrée dans l’imaginaire collectif du rôle des fonds d’investissement. Alors que bien souvent, les dirigeants et les entreprises ont beaucoup plus à gagner en faisant appel aux professionnels du capital-investissement. Dans la dernière étude France Invest de 2019, il est intéressant de constater que 7,8 milliards d’euros ont été investis au 1er semestre 2019 dans près de 1,200 start-up, PME et ETI, ce qui représente 949 entreprises françaises accompagnées. L’avantage pour une PME ou un ETI non cotée en Bourse est indéniable puisque cela lui permet de lever un volume de fonds propres importants pour la propulser à un autre stade de son développement en lui permettant de recruter les meilleurs talents, d’acquérir de nouveaux outils de production, de se doter d’un système d’information plus performant ou encore d’ouvrir de nouveaux sites. Ce partenariat vertueux permet ainsi d’accompagner un développement aussi bien externe qu’organique. Le fonds investit avant tout dans une société pour faire croître sa valeur au cours de la période pendant laquelle il l’accompagne, généralement entre 5 à 10 ans.
Croissance et valorisation, quels investissements pour structurer votre activité ?
Obsolescence de mon système d’information ou de mes infrastructures, plusieurs applicatifs métiers pour partager l’information ou difficulté de recrutements, le fonds d’investissement réalisera prioritairement une analyse de l’existant avant d’entrer au capital. S’il n’interfère que très rarement dans la gestion ou la manière de déployer la stratégie d’entreprise, il s’assurera cependant que les outils déjà en place ou à venir permettront de structurer correctement la société et de fournir un reporting fiable et de qualité permettant le pilotage financier lié à leur participation. L’ERP en place illustrera alors un certain niveau de structuration au sein de la société bien qu’il ne freine pas vraiment le choix de la participation. Le rôle de conseil du fonds auprès des équipes de management suffira à définir avec eux les besoins opérationnels incontournables pour le secteur d’activité auxquels la solution choisie doit pouvoir répondre. Les fonds ont parfaitement connaissance des solutions ERP les plus présentes et régulièrement analysées dans les rapports tels que ceux du Gartner, IDC MarketScape ou encore Forrester. Le fonds se souciera autant des critères de choix de l’ERP que le management, du fait que le progiciel de gestion reste un investissement conséquent.
Quant au positionnement de ces solutions en mode PaaS, IaaS ou SaaS et leur compatibilité face aux nouvelles technologiques (Machine Learning, IoT, Intelligence Artificielle…), les fonds n’auront pas d’avis tranché sur la question. C’est encore une fois l’entreprise qui sera plus à même de faire le choix d’une solution l’accompagnant au mieux sur ses processus métiers, la performance, la disponibilité et la sécurité de son système. Dans certains secteurs, industriels ou défense par exemple, le Cloud peut ne pas toujours être adapté à l’inverse des secteurs services ou ingénierie. Le fonds est donc moins sensible à ces sujets techniques, même si la localisation de la donnée reste un questionnement pour tous. En revanche, dans le cadre d’une future prise de participation, si le fonds sent une certaine fragilité ou a moins de visibilité sur les aspects financiers, alors il sera nécessaire de mettre en place un plan d’évolution du SI pour optimiser rapidement les capacités de pilotage. Dans le cas des Carve-Out, le sujet de l’ERP prend plus d’importance par rapport à l’indépendance de l’entité vis-à-vis du groupe. Il s’agit dans un laps de temps très court, d’anticiper rapidement le choix de l’ERP et de résoudre les questions de licences et de cession des données.